bg
bg
bg
bg

Attention, ouverture dans une nouvelle fenêtre. PDFImprimerEnvoyer

Portrait d'adhérent : OPAL 67

opfalL'OPAL - pour Organisation Populaire et Familiale des Activités de Loisirs - est une association locale de proximité qui s'engage dans le déploiement de projets qui servent à l'éducation des enfants et des jeunes par les loisirs, à l'accompagnement des parents et des associations familiales. Implantée à Strasbourg, l'équipe pluridisciplinaire de professionnels pilote une quarantaine de projets répartis en Alsace et Moselle. L'OPAL a le développement durable et l'humain d'ancré fortement dans ses valeurs. Pierre BOESCH, directeur général d'OPAL nous explique pourquoi.

Comment est née OPAL ?

C'est dans un contexte de lutte pour plus de justice sociale que les APF Syndicales (APFS) ont créée, à partir de 1960 des Centres de Loisirs Sans Hébergement. Ils avaient pour objectifs de permettre aux enfants qui ne partaient pas en vacances d'accéder à des loisirs éducatifs l'été tout en leur offrant une autre structure d'accueil et de loisirs que la « rue ». De 1960 à 1969, les centres de loisirs se sont considérablement développés dans le Bas-Rhin et c'est ainsi que l'OPAL a été créé par les APFS en 1965. L'idée était d'avoir une structure technique pour organiser les loisirs.

---

Qu'est-ce qui vous caractérise ?

opal4Nous sommes une association locale, indépendante, apolitique et laïque. Nous ne dépendons pas d'une structure nationale. Nous pensons avoir une identité forte avec comme principales valeurs la proximité, l'ancrage local, la solidarité et la disponibilité de l'expertise au service de l'enfant et des familles. Des tendances proches du courant humaniste pourraient également convenir.
Le projet collectif, conçu et porté par tous, tient notamment à préserver la dimension humaine de l'organisation. Malgré un environnement très concurrentiel, invitant au développement permanent, ce choix est assumé. Enfin, nous prônons l'expression individuelle de nos collaborateurs et la liberté d'expression.

En quelques chiffres, l'OPAL c'est 5,8 millions de chiffre d'affaire pour plus de 40 projets répartis sur l'Est Mosellan et sur le Bas-Rhin. Au total, cela représente 2000 familles adhérentes, plus de 3000 enfants et 220 salariés (jusque 260 durant l'été). Nous avons également 15 associations adhérentes, qui siègent à notre conseil d'administration. L'OPAL est une petite fédération d'association qui tâche de porter un certain nombre d'idéaux concernant le développement de l'enfant (notre avenir), la participation citoyenne (l'animation du quotidien) et des perspectives économiques et sociales durables.

---

Quelles sont vos missions aujourd'hui ?

Comme dit, l'association s'engage pour le déploiement de projets qui servent à l'éducation par les loisirs de l'enfant et du jeune, à l'éducation populaire et à la cohésion sociale. Notre cœur de métier consiste en l'organisation d'accueils collectifs éducatifs de mineurs, l'organisation de séjours et événements, l'animation de temps de partage avec les familles ou encore la formation des salariés et des bénévoles.
Les salariés sont également concernés, ils sont soit des « familles », soit des «parents » ou de jeunes adultes dans des situations en construction.

---

Enfants, familles, collectivités, associations... vous travaillez avec de nombreux acteurs sur le territoire. Est-ce que vous voyez une évolution des comportements et des pratiques en matière de développement durable ?

opal1

Très sommairement, depuis la loi SAPIN par exemple, pour pouvoir organiser des accueils de mineurs, cela passe par un appel d'offre. Auparavant, les projets étaient principalement portés par les associations, à leur initiative et aidées par les subventions de collectivités. Aujourd'hui, nous sommes beaucoup plus tributaires des appels d'offres afin de garantir les bonnes pratiques de financement. Malheureusement et selon les sensibilités, le cahier des charges va être plus ou moins en lien avec le développement durable. Il n'est pas toujours simple d'imposer nos convictions quand l'appel d'offre est serré ou lorsque le devenir de l'organisation dépend de son niveau d'activité général. La bonne nouvelle c'est que la question de l'environnement et de la RSE apparait désormais dans les marchés. Les mentalités évoluent, même si c'est assez lent.

De notre côté, nous favorisons le travail avec des structures locales (hygiène et restauration) et les directeurs des accueils périscolaires et de vacances vont également avoir cette logique pour leurs l'organisation de leurs activités. Tous les 4 à 5 ans, nous rédigeons un projet social, où les collaborateurs sont invités à donner leur avis. L'idée est de définir notre politique globale, et bien sûr, le côté humain y est au cœur.

---

Après Covid, si vous aviez le pouvoir de changer les comportements, qu'est-ce que vous feriez ?

opal3Il faudrait un changement de paradigme, avec un changement de logiques aidant aux financements notamment. Peu sont prêts à perdre ou à changer. Il manque une prise de conscience collective de l'impact éducatif que l'accueil de mineurs a sur l'enfant. Par exemple pour l'alimentaire, l'obligation d'avoir 30 à 40% de bio reste très compliqué. Il y a bien sur la question des coûts (difficile d'être attractif avec un repas pour un enfant qui atteindrait les 5,5 € alors que le coût médian se rapproche de 4,10€) mais aussi les filières locales qui ne sont pas toujours totalement prêtes.
Sur l'emploi et la reconnaissance de l'action éducative des accueils de mineurs, beaucoup reste à faire. Il est très difficile aujourd'hui de maintenir un projet à portée éducative ambitieuse car cela implique des compétences, du temps et des moyens... principalement humains. Les emplois sont précaires, les contrats en moyenne de 2 à 3 ans, les moyens des familles, des collectivités sont à la baisses...
Du coup, je dirai que le salut pourrait provenir du mécanisme de penser l'impossible, penser l'incroyable. Le fait de ne rien s'interdire dans la réflexion permet d'innover. Alors on essaie...

---

Pourquoi Initiatives Durables ?

Concrètement, la RSE / RSO, beaucoup en parlent, peu la font vraiment. J'avais besoin d'avoir l'avis de personnes extérieurs à notre milieu, pour rencontrer d'autres gens et recevoir d'autres témoignages / expériences, pour partager et surtout la vivre ! Cela nous permet aussi de crédibiliser une initiative locale et de soutenir un mouvement qui participe au changement de logique.

L'éducation populaire, notre terreau originel, est dans tous les cas dans le développement durable, ou l'inverse, peu importe. Pour moi c'est une évidence. Le développement durable, l'animation des territoires et bien d'autres sujets s'y rapportant doivent contribuer à de nouveaux modèles sociétaux... comme l'éducation populaire a toujours chercher à les initier.


Pour en savoir plus

  • Facebook
  • Viadeo
  • Linkedin